Ou comment les sous munitions s’invitent dans la guerre de l’information entre Russie et « Occident ». Ce n’est un secret pour personne que ces sous-munitions constituent un danger pour la population civile en après-guerre. Mais j’émettrais trois commentaires à ce constat : premièrement, pour avoir un après-guerre il faudrait déjà que la guerre se termine. Deuxièmement, il me semble que l’armée russe à, depuis février 2022, fait montre d’assez peu de considérations pour les civils ukrainiens, et ceci à travers toutes les munitions disponibles. Troisièmement, les autres armes ne sont pas, du jour au lendemain, devenue innocentes ; quelle que soit la taille de l’obus, il est rempli de matériel destiné à faire mal, la différence étant sa dispersion.
Comprenez moi bien : je ne suis absolument pas un va-t’en guerre ni un défenseur de l’industrie de l’armement. Au contraire et j’en veux pour preuve ma position contre l’industrie de l’armement en 2011. Il eut été très possible de faire supporter à l’état les licenciements induits. Et avec un budget bien moindre que celui utilisé pour sauver l’UBS, 3 ans plut tôt. Le pays aurait ainsi montré un exemple, en temps de paix. Bref, ma conscience me laisse tranquille de ce côté. Les USA ont donc décider de livrer des sous-munitions à l’Ukraine. Tollé dans les médias suite à cette information érigée en scandale … Il est cependant bon de rappeler que le processus d’Oslo interdit tout, ou à peu près, concernant ces armes.
Je ne peux qu’appuyer ce dégout, mais ce qui me chagrine malgré tout, c’est cette place, ce tollé. Surtout en rapport à la couverture, vraiment timide, du même scandale côté russe. Pourtant l’ONU, ce grand machin soi-disant inutile, en a fait un rapport en toute objectivité. Attitude que j’aurais attendue de la part des ONG lors de l’utilisation de ces sous-munitions par l’armée Russe[1]. Deux poids, deux mesures donc ? Difficile de juger, tant l’audimat pèse dans cette balance.
Nous sommes, en effet, plus choqués, donc demandeurs, au sujet la livraison de ce matériel par l’Occident à l’Occident que par son utilisation massive (je cite le rapport de l’ONU) du coté russe. La propagande poutinienne fait elle son effet chez nous aussi ? Je le répète, difficile à évaluer. Ce qui me semble très intéressant est la possibilité de critiquer, débattre et de s’indigner au sujet de décisions de nos autorités. C’est mon message à tous les supporters russes et aux adeptes de théories complotistes. Cela ne sert-il de rien ? Personnellement je crois le contraire. Oui, la plume est plus forte que l’épée, sinon Poutine ne ferait pas tant d’efforts pour museler une opposition quasi rachitique. Laissons donc nos médias s’exprimer tant que nous pourrons encore décider de leur contenu, directement et indirectement.
[1] Je dois rendre justice à l’ONG Human Rights Watch qui s’est déjà élevé contre l’utilisation de ces armes par toutes les parties.
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