Ses miracles sont, par définition, inexplicables et mystérieux. D’un point de vue humain, c’est certain. La trinité, aussi, est une abstraction qui nous dépasse. Alors pourquoi je crois ? Pourquoi ce message me parle-t-il ? La foi est cet élément qui nous départage, les soldats et nous devant le sépulcre. Nous avons tous vu la même chose : un tombeau vide. Eux ont préféré fermer les yeux sur ce mystère, nous existons encore aujourd’hui grâce à lui.
Mais pour rester dans le raisonnable, le fait que Dieu ne ressemble à aucun des fantasmes récurrents de nous autres humains devrait plaider en faveur d’une plus grande crédibilité de la bonne nouvelle. Notre défaut a toujours été de créer un dieu à notre image. Il n’y a qu’à étudier les textes anciens pour s’en rendre compte. Le Dieu d’amour et de justice que nous vénérons aujourd’hui n’a rien à voir avec le dieu colérique et vengeur que l’on croise parfois dans l’ancien testament. Il nous a fallu apprendre à comprendre Dieu et son message, il nous a fallu apprendre à croire[1]. Et c’est seulement quand Dieu a jugé que nous étions prêts, qu’Il nous a envoyé son fils. C’est le plus grand signe de liberté que nous puissions espérer : Il ne nous a pas transmis un message divin que nous ne pourrions de toute façon pas comprendre, mais Il a distillé son message au travers des prophètes, que nous avons sacrifié d’ailleurs, faute de vouloir comprendre.
Le fait que Dieu n’aie pas de sens à nos yeux rend le message encore plus saisissant : l’imagination humaine a beau être « sans limites », nous n’aurions pas pu imaginer ces mystères. Certains philosophes me rétorqueront que ce n’est pas parce que le message est original qu’il est vrai. Ce à quoi nous pourrions répondre « Ce n’est pas parce qu’il n’est pas humain qu’il est faux ».
[1] Cf Croire, Bernard Sesbouë sj, Chapître 5.1 Le Dieu de l’Ancien Testament
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