Durant des décennies, on nous a promis les catastrophes financières plus improbables les unes que les autres. J’attends toujours la réalisation de ces scénarios. Pendant ce temps, les grosses fortunes ont vu leur capital augmenter de 16 % par an depuis 1989. Rien à voir … Pas si sûr, car cette augmentation n’a pas été partagée par tout le monde : vous en connaissez beaucoup de salariés, fonds de pension, etc. qui peuvent se vanter de la même progression ? Pas vraiment. On peut donc facilement comprendre la colère ambiante qui monte face à ces inégalités sociales. Alors quand l’USS demande un petit geste à l’Etat, l’écho ne peut être que favorable. L’état n’a pas les moyens ? C’est vrai, mais le pays les a, lui, et plutôt deux fois qu’une. Un discours socialo-communiste on dirait…
Et bien non, la gauche, c’est très peu pour moi. L’état providence, je ne l’ai jamais aimé. D’ailleurs il n’existe pas vraiment, tout se payant forcément un jour ou l’autre. Mais prétendre que l’on ne peut pas financer un projet, une dette, est tout aussi déplacé, en tout cas en 2024. Il n’est pas possible de s’offusquer des inégalités sociales grandissantes et systématiquement les tentatives pour les effacer. C’est l’argument d’une droite de plus en plus décomplexée : vous allez faire fuir les grandes fortunes. Peut-être, mais le seul à avoir à en souffrir sera l’état. Les grandes fortunes dont je parle n’amènent rien à l’économie : pas d’emplois outre le personnel de maison et pas de consommation, à part l’industrie du luxe. Cet argumentaire a donc tenu un moment, mais il a fait son temps. A force de ‘ »cadeaux » à leur égard, on se rend compte qu’ils ne paient plus rien.
Je m’étonne donc de voir ces injustices s’agrandirent de jour en jour. J’y réfléchi depuis longtemps et je vous propose cette piste de réflexion. Que faisons-nous tous quand un problème, une question se pose à nous ? Eh bien nous questionnons ou engageons un expert si nous avons les moyens. Et que font ces experts ? Ils font leur métier, avec plus ou moins de zèle. Et parfois sans scrupules … Ce n’est pas eux qui signent n’est-ce pas ? Ce sont ces petites mains qui participent à l’efficacité, entre autres, de l’évasion fiscale. Les riches ne sont pas les méchants, alors ? Ce n’est pas ce que je dis. J’essaie simplement de répartir les critiques. Les caricatures sont toujours trop faciles à comprendre parce que simpliste.
Et si ces experts se remettaient au boulot ? Mais pas n’importe comment … Hausse de la TVA, hausse des cotisations sociales, ce n’est pas très original. Et on « pompe » toujours les mêmes sources. Pourtant, sauver le Crédit Suisse a été rendu possible, sans budget préalable. Un peu d’imagination que diable, c’est peut-être le bon moment de faire un geste en faveur des égalités sociales. C’est le fond du débat : ces fortunes sont-elles prêtes à favoriser le vivre ensemble ? Et c’est peut-être le bon moyen de sortir d’une société extrêmement clivée.
Les catastrophes virtuelles
Les combats sur les chiffres sont sans fins. Même lors des premières votations de 1925 et 1947, les partis bourgeois ont chaque fois opposés aux augmentations de rentes. Pourtant, quelques-unes ont obtenu le soutien populaire (1957, 1964, 1969 et plus rien). Et qu’en est-il aujourd’hui des menaces répétées de faillite ? L’AVS est en bonne santé, merci.
Un autre argument qui plaide en faveur de cette 13ème mensualité est la promesse lors d’AVS 21, qui ne pourra apparemment pas être tenue, de compléter le revenu AVS par le deuxième pilier : les décisions actuelles du parlement semblent ne pas la tenir, cette promesse.
L’Etat n’a pas les moyens
Comme disait Pierre-Yves Maillard, et alors ? L’état serait-il plus timoré que le privé ? Alors que ses garanties sont les plus solides ? Dans le public comme dans le privé, il s’agit de concevoir avant de financer, non ? Dès le moment où on y trouve de l’intérêt …
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