Très humaine cette expression. Et utilisée à tort et à travers. Comment, en effet, pouvons-nous décider de ce qui peut faire Sa gloire ? Et en a-t-il vraiment besoin ? Autant de questions dont les réponses connues sont quelque peu … terrestres. Cela ne porterait pas à conséquence, si d’aventure les valeurs défendues ne l’étaient au sacrifice de certaines personnes. Les antivax, les anti-avortement et autres antis tout s’y cachent. Pour la gloire de Dieu il faut sauver les vies à venir au détriment de celle des mères en plein désarroi. Pour cette même gloire il faut refuser la vaccination anti-covid, quitte à mettre le système de santé, et surtout les infirmières, sur les genoux. Rendez-vous compte, ces médicaments ont été obtenus en utilisant des cellules de fœtus avortés, quelle honte.
Il semblerait, aux dernières nouvelles, que Dieu s’accommoderait très bien d’un appel au diable si c’était pour la bonne cause. J’exagère ? Donald Trump n’est pas plus, ni moins, honnête que ses prédécesseurs. Tout au plus une interprétation très personnelle de ce qu’est le respect. Mais, par un coup de génie, il a su s’allier les chrétiens évangélistes d’Amérique, à la recherche d’une apocalypse salvatrice. Par sa position, qui ne lui a d’ailleurs rien couté, sur l’avortement et la Covid[1] il s’est fait le défenseur de l’église américaine. Et les opposants de tous poils se pressent au portillon. Avec des relents anti-communistes[2] pour certains, anti-état[3] pour d’autres mais toujours dans une ambiance profondément complotiste. A croire que le conspirationnisme est la seule valeur universelle …
Ce serait comique si ceci n’entraînait pas des conséquences éminemment graves sur la société américaine, mais pas seulement. A ce jour 800’000 morts de la Covid, une société gravement divisée, une élection dont les réalités sont niées[4], une théorie rampante du complot permettant de justifier tout et son contraire. Pas vraiment réjouissant pour une démocratie … Une démocratie dites-vous ? Ah ben non … Jésus a toujours parlé du Royaume, alors … Nier la démocratie n’est que Justice, n’est-ce pas ? Mais à l’origine de la « démocratie » se trouvaient les valeurs fondamentales du christianisme : égalité, fraternité, solidarité.
Je pense que ce penchant à implorer l’apocalypse est lui très humain. Nous avons fauté, et fautons encore tous les jours. Alors pourquoi ne pas effacer l’ardoise par une remise à zéro de tous les compteurs. Ce serait tellement mieux de vivre dans un monde sans péché. Sans péché ? Mais de quel péché parle-t-on ? De celui du voisin. Bien sûr. Moi, je n’en suis pas si sûr justement. Il y a, bien caché derrière cette notion de faute, un relent à vouloir régler les injustices dont je suis victime, de par la vie, de par les parcours chaotiques de tout un chacun.
Sans parler d’une société beaucoup plus facile à vivre. L’ancien testament, en première lecture, nous dit comment manger, comment dormir, comment aimer. Le libre arbitre, attendez … c’est beaucoup trop compliqué … Et le salut du monde dans tout ça ?
[1] En niant la gravité de la pandémie, il est apparu comme le défenseur de la liberté de culte
[2] Monseigneur Athanasius Schneider faisant le lien entre le passe sanitaire et la dictature communiste
[3] Monseigneur Carolo Maria Vigano accusant le capitalisme sans morale dans sa lettre au président Trump
[4] Je ne remets pas en cause la fragilité du système électoral américain. Il est plein de contradictions et d’incohérences, ou en tout cas il l’était. Je me pose simplement la question suivante : s’il avait été élu, qu’en aurait-il fait ? Il avait à sa disposition les quatre années de son mandat pour en faire la modification de manière tout à fait démocratique, il n’en a rien fait
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