Cela me rappelle un « poème » que l’on m’a raconté un jour. Il s’agit d’une prière du poète brésilien Ademar de Barros, qui raconte un songe dans lequel il marche côte à côte avec Jésus sur une plage. Il se retourne et constate que, tout au long de sa vie, deux traces de pas sont visibles dans le sable, sauf les périodes de grande difficulté où il n’y a qu’une seule trace de pas. Jésus lui explique que ces jours-là, il le portait sur ses épaules. Je vous laisse relire ce poème car cette retranscription ne reflète absolument pas la délicatesse de ce texte. Par ailleurs, ce dimanche nous a été donné le texte de Mt 14, Jésus marchant sur les eaux.
Je ne peux pas m’empêcher de mêler ces deux textes : comment se fait-il que ces périodes aient été si douloureuses dans ma vie, si Dieu me portait ? Pourquoi Pierre prend-il peur, si Jésus le soutenait ? Ces pensées m’ont fait retourner des centaines de fois ces textes dans tous les sens … Jusqu’à dimanche dernier, où l’homélie m’a apporté une lumière. Peut-être n’est-ce pas celle que les exégètes de tous poils préconisent, il m’a cependant paru intéressant de vous la partager. Pierre a quitté des yeux Jésus, en un mot il l’a perdu de vue. De même, pendant ces périodes troubles de ma vie, je l’ai oublié. La preuve ? Je ne me souvenais même pas de l’avoir à mes côtés. La vie, notre raison, nos soucis, nos familles, tout est fait pour nous faire douter. Douter de la présence de Dieu, douter de sa miséricorde et même douter de nos proches.
Scandaleux, peut-être, mais tellement humain. A nous donc de garder présent à notre cœur, pendant les périodes heureuses de nos vies, Sa présence et Son soutien. Pourquoi seulement pendant ces temps heureux ? Parce qu’il est plus facile de faire preuve d’un peu d’humilité en acceptant que nous ne sommes pas les seuls artisans de notre bonheur, plutôt que d’arrêter de douter dans les périodes troubles. Et peut-être même de réduire la douleur de ces pénibles moments.
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