Droits de l’homme, révolutions, peuple souverain, tous ces arguments parlent en faveur d’une solution démocratique universelle. Eh bien non, elle ne l’est pas, universelle. Au moins deux populations la rejettent ou l’ignorent. Il s’agit des trop aisés ainsi que des plus mal lotis.
La république bananière
Les trop aisés d’abord. Pour eux, en effet, la liberté d’expression n’est pas une bonne chose. Que tout le monde puisse s’exprimer au sujet de leurs richesses déplait à certains. Bien ou mal acquises, ces richesses sont souvent les résultats d’un partage, disons, pas très bien ficelé. Voilà pour la liberté d’expression. Un autre « défaut » de ladite démocratie pour ces gens-là est représenté par l’impôt. Qui au passage est aussi un problème de partage. Mais accusé, par ces mêmes gens, d’être toujours mal géré et accaparé par des profiteurs. Et ils prennent comme exemple des pays où l’état est inexistant, mais dont la population bénéficie malgré tout d’un secours social efficace. Le Liban, avec ses crises à répétition en est un exemple frappant. Est-ce à dire que nos systèmes occidentaux devraient au moins faire aussi bien ? Je vous laisse juge. Pour en revenir à notre sujet, il se trouve que cette population, ou du moins une partie d’entre elle, est persuadée d’être aux commandes de la prospérité de leur contrée.
Et tant que les indicateurs seront du style PIB, il faudra leur donner raison : les dix pourcents les plus aisés possèdent 80 % des avoirs. Donc si leur fortune globale augmente de cinq pourcents, alors le PIB augmentera de 4%. En réalité, c’est un peu plus compliqué, mais vous ne m’empêcherez pas de penser que ce PIB ne représente en aucun cas la santé de toute une population. Voilà pour la classe que j’appelle aisée.
La démocratie révolutionnaire
Les plus mal loti maintenant. Leurs préoccupations sont beaucoup plus terre à terre. Manger, dormir et pour cela, travailler. La liberté d’expression et la dignité n’ont jamais nourri une population. Elles deviennent importantes quand on n’a plus faim. Avant, les soucis sont la survie ; de soi-même et de sa progéniture. Alors vous pensez, cher Monsieur, les politesses attendront. J’entends déjà les cris d’orfraie des défenseurs de la République. C’est probablement l’arrogance de cette position qui nous empêche d’appréhender la bestialité de notre humanité. Comment ? Les pauvres sont les plus généreux ? La veuve de l’évangile a tout donné ? Cessez de faire d’exceptions des réalités. Il suffit d’assister à une distribution de vivres pour appréhender cette animalité. Ventre affamé n’a généralement pas d’oreilles c’est bien connu. De plus les révolutions ne furent jamais le fait de la plèbe, mais d’une certaine bourgeoisie aristocratique. C’est donc la gauche caviar qui a inventé la gauche. Autant dire que le PIB n’a que peu de signification pour cette gauche.
La religion aux commandes
Jusqu’ici pas de surprises pour les philosophes amateurs que nous sommes. Ces discours, ces faits, sont connus. Mais plus spécifique à notre époque, une autre population s’érige de plus en plus contre cette démocratie. Si celle-ci permet d’autoriser l’avortement, alors elle n’est pas digne de nous. Si celle-ci autorise l’horreur de l’homosexualité, alors elle relève du Diable. Si celle-ci ne prône pas la théologie de la prospérité, alors elle ne me représente pas. Pour ces gens-là, l’idée d’un royaume, en lieu et place d’une démocratie amorale, vient de la bible : Jésus, roi des juifs, le grand roi David, etc. Il s’agit là, à la foi d’anachronisme et de mauvaise foi. Une royauté est le plus dangereux des systèmes, car il dépend de la compétence et du bon vouloir d’un seul homme. Quand un Dieu de bonté est au pouvoir, nous sommes tranquilles, sinon … on peut toujours se rabattre sur les promesses d’un futur dictateur : amnistie, aisance, etc. beaucoup plus qu’une simple liberté d’expression, n’est-il pas ?
La tromperie
Les impacts de ces pensées théoriquement défendables mènent toujours aux mêmes catastrophes : templiers devenant des bandits, Eglise devenant docteur de la science et bourreau, les exemples foisonnent. Il est parfaitement clair que la religion n’a jamais été bonne au pouvoir. Encore aujourd’hui d’ailleurs : la plupart des conflits actuels opposent des idéologies religieuses. Les extrémismes des trois grandes religions monothéistes sont en train de nous le prouver : Trump, Poutine, Bolsonaro, Meli, Orban en occident, Netanyahou en Israël, Hammas, Frères musulmans et Al Qaida en Orient. Tous et toutes se cachent derrière des absolus religieux, tolérants ou non. Car ce sont ces arguments qui nous font bouger, pauvres ou riches. La question de leur sincérité reste cependant entière.
Alors démocratie, une cause perdue ? C’est pourtant la clé de notre vivre ensemble. Avec des compromis à faire de part et d’autre. La tolérance nécessaire va forcément éloigner certains de leur soif d’absolu. Comme elle va forcer d’autres à lever le nez de leur contraintes quotidiennes. Et pousser les derniers à partager, disons, un peu mieux.
Mais encore
Une description sans a priori de ces mouvements et de leur doctrine.
Un point de vue avec certes un parti pris, d’une teneur différente
Pros
Kenneth Copeland est un des principaux défenseurs de cette théologie. Pour faire bonne mesure, un accès à son site en plus d’une courte description de sa vision
Cons
L’église évangélique de France a aussi pris ses distances avec cette théologie. Leur rapport est malheureusement payant, donc pas de lien.
Un des excès, parmi d’autres. Des moutons noirs, il y en a effectivement partout. Mais ici, il ne s’en cahce pas.
Aucun commentaire