L’extrémisme correct est en fait un doux mélange de politiquement correct et d’extrémisme. Bon sang, il doit y avoir une explication rationnelle à l’arrivée au pouvoir de caricatures extrêmes comme un Trump ou une Georgia Meloni ou même un Bolsonaro. Et par des élections. Que se passe-t-il donc ? Le monde est-il devenu fou ? Où sont passées les valeurs de tolérance qui nous faisaient rêver (oui, rêver, car en termes de réalités, il y a encore de la marge de progression …) ? Je me propose d’y réfléchir avec vous dans ce billet.
Les vérités alternatives révélées par les réseaux sociaux ne sont que des caches misères.
Où cela coince-t-il
Un simple constat : les positions antagonistes d’aujourd’hui ne sont plus des grandes théories ou des choix de société. Ce sont plutôt des émotions, des réactions épidermiques. Ces clivages que nous constatons aujourd’hui n’ont effectivement rien de rationnel. Et les vérités alternatives révélées par les réseaux sociaux ne sont que des caches misères. Qui dissimulent des sentiments beaucoup plus profonds comme la défense de la famille, l’avortement, l’homosexualité, etc. Des sujets sur lesquels il ne fait pas bon d’être à contre-courant … C’est là que le politiquement correct parasite tout. N’étant pas homo, je n’ai plus le droit de l’affirmer sans passer pour … homophobe. N’étant pas pour ou contre l’avortement, je passe soit pour un horrible macho qui n’a rien compris à la révolution sexuelle soit pour un assassin. Et les exemples de se multiplier. C’est bien le rôle de la société de protéger les minorités, mais pas au point d’en faire les pièces centrales. Vous verrez, ces minorités en auront vite assez de ces discriminations dites positives.
L’idéologie dominante provient donc d’un côté des minorités qui réclament à cor et à cri des droits qui leur ont jusqu’ici été refusés, quitte à en demander plus pour faire bonne mesure et de l’autre d’une société qui culpabilise tant et plus face à ces mêmes minorités. Tout en évitant un débat de fond qui serait forcément clivant. Et au milieu de ce barnum, moi et mes valeurs qui ne savons plus comment nous exprimer. A défaut, nous cédons aux sirènes de ceux qui prétendent nous défendre. Et comme ce n’est pas politiquement correct, on va niquer les sondages, histoire de ne pas trop se faire mal voir.
L’ideal politik
Il y a dans ce profil décrit une certaine sincérité, voir même un peu de naïveté. Les gens qui s’exprimaient un temps au centre de l’échiquier politique correspondent assez bien à ce moule. Vous avez aussi remarqué ? Ce centre n’est plus aussi fréquenté qu’il l’était. Mais l’opinion changeante de ces bien-pensants ne suffit pas à expliquer toute cette mouvance. Ces voix viennent grossir les rangs de ceux, également de bonne foi, qui veulent transposer leurs valeurs en lois. Ceux-là sont des fidèles de toujours. Qu’importe si leur porte-parole est hypocrite, opportuniste ou tout simplement de mauvaise foi. Le but à atteindre étant d’une importance tellement supérieure …
On a déjà essayé, et cela n’a jamais marché. Les valeurs absolues morales, éthiques, philosophiques, humaines ne peuvent pas être transposées en règles juridiques. C’est faire abstraction de deux valeurs fondamentales : celle du choix du libre arbitre et celle de la tolérance. Un exemple que même les plus conservateurs d’entre nous ont probablement vécu : celui de l’exception qui confirme la règle. Un témoignage tout simplement poignant, dans un domaine qui me touche de près, et je me rends compte que ma soif d’absolu ne peut pas s’appliquer à ce témoin. Faire de l’ideal politik est donc une utopie, décrivant certes un monde idéal vers lequel tendre, mais qui reste en l’état une utopie.
Au secours de Dieu
L’intervention de Dieu dans ce débat n’est pas de mon fait, mais celle d’un groupe de « gnostiques », encore plus à droite de ce fameux échiquier, et qui l’invoque dans tous les domaines politiques. Ils ne désirent pas seulement transposer ces valeurs en termes juridiques mais, plus encore, sauver le monde. Eux ils savent. Souvent totalement en contradiction avec les réalités scientifiques. Que la terre est plate, que Dieu a dit ceci ou cela, que les choses se méritent, etc. Et ils font souvent référence à des livres, saints ou autres. En oubliant à nouveau le message fondamental que ces textes proclament : une meilleure façon de vivre ensemble. Sans mentionner les éventuelles erreurs d’interprétation toujours possibles … Ces individus sortent généralement d’une grande crise existentielle. Décès, maladie, tromperie que sais-je encore. Pour eux, ces drames ont une signification : leur faire mériter leur « bonheur ». Je veux ici les rassurer : Dieu n’a pas besoin de leur, de notre aide, au contraire, c’est nous qui avons besoin de lui. L’Eglise à laquelle j’adhère, pour de multiples raisons, n’aurait de toute façon pas survécu sans l’aide de Dieu. Et il en est de même pour la plupart des initiatives humaines. Qu’ils pensent faire partie de la solution, n’est pas franchement une preuve d’humilité …
Rien à faire
Dès lors, n’y aurait-il rien à faire ? Rien d’autre que de se plaindre de certains extrémismes ? Ce serait oublier un peu vite ce que je viens de déclarer plus haut : l’absolu est un monde idéal vers lequel tendre. Et comme cela n’est pas possible, ou du moins humainement pas gérable, réduisons ces ambitions à nous-même et à nos actions. Ayant été sensibilisé par la situation d’une jeune fille mis enceinte par un malotru, par la sincérité d’un homosexuel désirant adopter un enfant ou autre situation humaine émouvante, nous pouvons, nous, agir vers ces personnes. En leur apportant notre aide peut-être, mais surtout notre écoute. Pas nécessaire de chercher des problématiques sociales au bout du monde, il y a de quoi nous occuper largement dans nos contrées. Non pas qu’ils n’en aient pas besoin, mais la démarche n’est pas la même. Autant investir dans de lointaines contrées peut paraitre exotique, autant les besoins d’à côté sont tout aussi pressants. Et les épidémies récentes d’en témoigner : les files d’attente à la distribution alimentaire n’ont jamais été aussi longues. Je dirais même scandaleusement longues. Pour aller jusqu’au bout de nos certitudes, pourquoi ne pas proposer a jeune fille en passe d’avorter, de l’aider à élever son bout de choux. Celles et ceux qui seront passé par là auront le droit de s’opposer à l’avortement, pas les autres …
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