Argumentaire obsolète
En son temps, les détracteurs du Ceva à Champel ont utilisé les mêmes arguments que Isabelle Brunier aujourd’hui pour s’opposer au projet des Clé-de-Rive. Dépassé, arbres condamnés, finances non assurées, tout cela a une odeur de déjà-vu. Et pourtant, après moult rebondissements, le Ceva est aujourd’hui un succès. On pourrait faire mieux, d’accord. Mais les dangers placardés à l’époque ne se sont pas manifestés. Retard dans les travaux surtout dus aux oppositions nombreuses et variées, budget raisonnablement dépassé par suite de ces mêmes résistances, arborisation ma foi réussie même si je ne pourrais pas assister à leur centième anniversaire. Tous ces arguments sont aujourd’hui repris, non pas par une gauche contre la mobilité, mais, comme à Champel à l’époque, par un groupe de personnes qui veulent bien accepter les inconvénients du progrès, mais pas chez eux. Mais trêve de polémique, regardons les faits.
Les faits
L’urgence climatique d’abord. En invoquant les gaz à effet de serre, la présidente de la VAEV[1] se trompe de combat. L’automobile pollution est depuis un certain temps un argument qui lui, est dépassé. Pour ma part, je considère ce moyen de déplacement comme un des gains de notre temps qui ne pourra jamais totalement être supprimé. Il est clair que sous sa forme actuelle ce moyen peut encore grandement évoluer, mais pas disparaitre. Quant à l’appel d’air que constituerait le nouveau parking, il faudrait déjà supprimer le soi-disant appel d’air que constitue les places en surface. Faudrait savoir, soir les parkings sont vides, soit ils sont pleins. Et le constat, aujourd’hui, est qu’ils débordent au point de devoir passer toutes les demi-heures pour amender les contrevenants. Désolé Madame Brunier, mais la ville n’appartient pas qu’à ses habitants, mais également à ceux qui y travaillent, y commerce et y déambule. Tous n’ont pas les moyens financiers de vivre en ville …
Les promesses
Le dense réseau public. Mais en voilà une bonne idée : un système de transport alléchant. Il faudrait transmettre cette demande à nos autorités car c’est encore loin d’être le cas. Au contraire, au lieu de le rendre attractif, ce qui demanderait réflexion, compromis et volonté, on nous sert tous les jours des difficultés supplémentaires à la conduite automobile, pour effectivement rendre lesdits transports un peu moins rébarbatifs. Un peu de créativité que diable. Mais je m’égare, voici donc les faits :
- Champel-Cornavin 15 minutes en voiture, 14 minutes par la ligne 3
- Champel-Rive 7 minutes en voiture, entre 10 et 20 minutes en bus
- Champel-Carouge 6 minutes en voiture, entre 15 et 20 minutes en bus
- Champel-Aéroport 22 minutes en voiture, entre 40 et 50 minutes en bus
Dans ces exemples, il n’est tenu compte ni de l’attente aux arrêts, ni de l’inconvénient majeur que représentent les soi-disant pôles d’échange. A l’instar de la Place Bel-Air qui s’étale sur plus de deux cents mètres pour rejoindre une « correspondance ». Notez également qu’une seule des destinations mentionnées peut être atteinte sans changement de bus. Sans oublier les vingt à quarante minutes d’attente d’un bus, car retraité je laisse les heures de pointe à ceux qui travaillent vraiment. Egalité de traitement ? Humm …
Et pour couronner cela, on fait appel à Pierre Fatio pour l’honorer par des arbres. Quitte à réécrire l’histoire, pourquoi ne pas appeler Antoine Carteret à la rescousse ? Lui était vraiment de gauche … Une église du quartier s’en souvient très bien.
[1] Association Vivre aux Eaux-Vives
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